Quatrième semaine de grève dans le port de Halifax (Canada)

La grève des 239 travailleurs de l’automobile en grève au centre de transit de véhicules Autoport à Eastern Passage, en Nouvelle-Écosse, est entrée dans sa quatrième semaine, alors que le syndicat continue de restreindre leur lutte.

Le 27 février, les membres de la section locale 100 d’Unifor ont entamé les piquets de grève après que les négociations contractuelles avec Autoport, un important importateur de voitures européennes de luxe situé dans le port d’Halifax, aient abouti à une impasse. Plus tôt dans la semaine, les travailleurs, qui réclament de véritables augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail, ont massivement rejeté un accord de principe sanctionné par le syndicat, qui proposait une maigre augmentation de salaire de 8 % sur trois ans, ce qui est loin de correspondre au taux d’inflation.

Depuis lors, les négociations entre les parties n’ont pas repris. Le géant canadien des chemins de fer CN, propriétaire d’Autoport, a clairement fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de satisfaire les principales revendications des travailleurs de l’automobile. Huit heures après le début de la grève, il a mobilisé son « plan d’urgence » en employant des briseurs de grève pour garantir la poursuite « ininterrompue » des opérations portuaires.

Unifor facilite l’intention manifeste du CN d’affamer les travailleurs, en organisant de maigres rassemblements de « solidarité » dispersés dans tout le pays et en proférant des menaces creuses d' »escalade des mesures » jusqu’à ce que le CN cesse de recourir à des briseurs de grève et revienne à la table de négociation.

Depuis des années, Unifor, le plus grand syndicat du secteur public au Canada, lance des appels creux aux différents niveaux de gouvernement pour qu’ils adoptent une législation anti-briseurs de grève interdisant les travailleurs de remplacement dans les lieux de travail fédéraux. L’imposture de cette campagne a été clairement exposée par la célébration de la législation anti-travailleurs connue sous le nom de projet de loi 58, récemment déposée par le gouvernement libéral pro-guerre et austérité soutenu par le NPD, ainsi que par les conservateurs de droite. Cette loi limiterait encore davantage le droit de grève des travailleurs, mais Unifor a déclaré qu’il s’agissait d’une « victoire importante pour les travailleurs canadiens ».