Des centaines de travailleurs d’un centre de transit se mettent en grève mardi

 

Vendredi, les travailleurs du centre de transit automobile Autoport Eastern Passage, situé en Nouvelle-Écosse, ont donné un préavis de 48 heures pour une grève prévue pour ce mardi. Les 239 membres de la section locale 100 d’Unifor travaillent sans contrat depuis le 31 décembre et ont voté en janvier à 98,4 % en faveur d’un plan d’action. Le syndicat garde les détails secrets, mais un contrat provisoire présenté à la fin du mois dernier, qu’Unifor a salué comme une « étape importante », a été rejeté par les membres.

La dernière lutte portuaire majeure a eu lieu en juillet dernier, lorsqu’une grève de deux semaines menée par 7 400 travailleurs portuaires de la côte ouest a interrompu les flux de marchandises dans les terminaux portuaires de la côte ouest et perturbé des milliards de dollars de revenus d’expédition. À la demande du lobby des grandes entreprises, le gouvernement libéral fédéral a nommé un médiateur qui, avec la connivence du syndicat ILWU, a fait passer à toute vitesse un contrat pourri imposant les mêmes conditions chargées de concessions que celles rejetées à deux reprises par les travailleurs.

Autoport est l’une des plus grandes installations de traitement et de transbordement de véhicules d’Amérique du Nord. Elle traite d’énormes volumes de marchandises, soit environ 185 000 véhicules par an, principalement en provenance du marché européen des importations. Le port d’Halifax, où il est situé, est une voie commerciale mondiale essentielle, le premier point d’escale à travers l’Atlantique et le dernier port de sortie de l’Amérique du Nord.

La société mère d’Autoport, le géant ferroviaire CN Rail, a investi de manière significative dans l’infrastructure du port, qui constitue un élément essentiel du réseau ferroviaire nord-américain du CN. Toutefois, le récent conflit en mer Rouge, qui a contraint les transporteurs à emprunter des itinéraires alternatifs plus longs, a entraîné des retards pouvant aller jusqu’à trois semaines pour la plupart des porte-conteneurs devant entrer au port d’Halifax.

Pour concurrencer son rival, le Canadien Pacifique, qui a récemment fusionné avec le Kansas City Southern (aujourd’hui CPKS) et qui a réalisé des bénéfices exceptionnels l’année dernière, le CN a promis à ses actionnaires une croissance de 10 % de ses bénéfices et a approuvé cette année une augmentation de 7 % de son dividende trimestriel en espèces pour 2024 pour son conseil d’administration.