Grève imminente dans les transports en commun de Toronto

Avec un vote quasi unanime pour ratifier le mouvement de grève d’environ 700 travailleurs des communications, de l’électricité et de la signalisation de la Toronto Transit Commission (TTC), les travailleurs ont lancé le compte à rebours vers la première grève sur le réseau de bus et de métro de la ville depuis que l’action syndicale a été interdite par l’ancien gouvernement libéral provincial en 2011. Contraints d’accepter des contrats inférieurs aux normes depuis 2011, ces travailleurs de l’infrastructure de la TTC sont déterminés à obtenir des gains significatifs en termes de salaires et de conditions de travail.

Les travailleurs de la TTC, membres de la section locale 2 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), sont sans contrat depuis mars 2022. Les premières discussions avec la direction de la TTC ont débouché sur des offres insultantes d’augmentation salariale de 1 % par an, assorties de demandes de concessions sur les primes de poste, le paiement des heures supplémentaires et les conditions de travail.

En plus de ce conflit, le 31 mars, environ 13 000 mécaniciens, ouvriers d’entretien et conducteurs de bus et de métro, membres de la section 113 de l’Amalgamated Transit Union (ATU), verront leur contrat actuel expirer. Pour la première fois depuis 2011, ils pourront eux aussi déclencher une grève à la TTC s’ils ne parviennent pas à négocier un nouvel accord.

Le 8 mai 2023, la Cour supérieure de justice de l’Ontario a finalement statué sur une action intentée à la fois par l’ATU et le SCFP. La Cour a déclaré inconstitutionnelle la loi anti-grève adoptée il y a 13 ans.

La législation initiale faisait suite à d’âpres conflits au sein de la CTT. En 1999, une grève de deux jours dans l’ensemble du système a été sabotée par le Nouveau Parti Démocratique de l’Ontario et la direction de l’ATU, qui ont contraint les travailleurs à un arbitrage obligatoire. En 2008, une autre grève qui avait pratiquement paralysé la ville s’est brusquement terminée lorsque le NPD s’est allié aux deux autres partis de la législature pour adopter à l’unanimité un ordre de retour au travail d’urgence.

Ces événements ont déclenché la loi antigrève générale qui a été imposée avant que les travailleurs ne puissent reprendre la lutte en 2011.

La direction de la TTC (et ses alliés du gouvernement conservateur) était tellement inquiète des implications de la décision de justice de cet été qu’elle a demandé au tribunal de retarder le rétablissement du droit de grève jusqu’à ce que les contrats du SCFP et de l’ATU de cette année aient été conclus. Le tribunal a refusé. Le gouvernement conservateur conserve néanmoins l’arme de la législation de retour au travail  » situationnelle  » dans son arsenal juridique anti-travailleurs.