Les représentants de l’UAW tentent de mettre un terme à la grève de BCBS en concluant un « accord verbal ».
Mardi, l’UAW et la direction de Blue Cross Blue Shield (BCBS) du Michigan ont annoncé un accord de principe « verbal » pour 1.300 travailleurs de Detroit, Lansing et Grand Rapids qui sont en grève depuis 11 semaines.
L’annonce de l’accord de principe est le dernier coup de poignard dans le dos de la bureaucratie de l’UAW, qui a laissé les travailleurs du service clientèle, des réclamations, de la facturation et de l’entretien de BCBS isolés sur les piquets de grève pendant près de trois mois.
Bien que le président Shawn Fain ne cesse de répéter que « les membres sont la plus haute autorité du syndicat », lui et la secrétaire-trésorière Margaret Mock n’ont eu aucun problème à se réunir en secret avec le PDG de BCBS, Daniel J. Loepp, pour conclure l’accord dans le dos des grévistes.
Cette annonce intervient dix jours seulement après que l’UAW a annoncé la ratification de ses contrats de travail à rabais dans les trois grandes entreprises automobiles GM, Ford et Stellantis, malgré l’opposition de 47 % des travailleurs de la production de GM. Mercredi matin, lors d’une réunion avec des banquiers de Wall Street, les dirigeants de GM se sont vantés que l’accord avec l’UAW permettrait de dégager suffisamment de liquidités pour racheter des actions pour un montant de 10 milliards de dollars et augmenter de 33 % les dividendes versés aux actionnaires.
À l’instar des contrats des trois grands, l’UAW dissimule la véritable nature de son accord avec BCBS en prétendant qu’il inclut des « gains historiques ». Dans une déclaration succincte publiée mardi sur le site Internet de l’UAW International, l’UAW affirme que « l’accord contient des gains historiques, notamment la réduction de la progression des salaires de vingt-deux à cinq ans, d’importantes augmentations générales des salaires, une prime de ratification de 6 500 dollars pour les travailleurs de Blue Cross Blue Shield, une prime de ratification de 5 000 dollars pour les travailleurs de Blue Care Network et des primes de protection contre l’inflation de 1 000 dollars pour chaque année du contrat ». Les négociateurs ont également réussi à obtenir un langage contractuel plus fort pour protéger les emplois des travailleurs contre l’externalisation pendant la durée de l’accord ».
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les travailleurs n’ont toutefois reçu aucun document écrit de la part du syndicat. En fait, les rapports de presse indiquent qu’il n’y a pas d’accord écrit en place.
Comme le rapporte ClickOn Detroit, « les conversations téléphoniques de la semaine dernière entre le président-directeur général de Blue Cross Blue Shield of Michigan, Daniel J. Loepp, et le président international de l’UAW, Shawn Fain, ont abouti à un accord verbal ».
Le Detroit News a écrit : « Le syndicat et les équipes de négociation de l’assureur santé basé à Detroit devaient formaliser et ratifier les accords dans un nouveau contrat de négociation collective mercredi, selon Blue Cross ».
Les travailleurs de BCBS – membres des sections locales 1781, 2500, 2145 et 2256 de l’UAW – ont débrayé à l’expiration de leur contrat précédent pour exiger la fin des paliers de rémunération, des augmentations significatives des salaires et des avantages sociaux et la fin du remplacement des emplois par l’externalisation des fonctions de service à la clientèle à des sous-traitants étrangers.
Bien que l’UAW ait indiqué dans son communiqué du 28 novembre que « les membres resteront en grève pendant le processus de ratification de l’accord », la bureaucratie syndicale a rapidement mis fin aux piquets de grève. Dans un message publié sur la page Facebook de la section locale 1781, le syndicat a déclaré aux travailleurs : « Les piquets de grève ont été suspendus en raison de la conclusion d’un accord de principe ».
L’UAW a tenté de masquer sa trahison en déclarant : « L’équipe de négociation a réussi à obtenir une prime de ratification supplémentaire de 1 500 dollars pour tous les travailleurs en grève. »
Un travailleur de BCBS en grève a déclaré au World Socialist Web Site : » ‘Verbal’ est la première chose qui a attiré mon attention. Au téléphone, ou sur Zoom, ou où ? Qui d’autre était au courant ? Pourquoi cela a-t-il été fait ? Je suis la pyramide inversée. Nous sommes au bas de l’échelle. Je comprends les astuces et les relations politiques.
« Beaucoup de choses que nous subissons aujourd’hui auraient dû être combattues par le syndicat bien avant. Les entreprises ont décidé que les contrats de BCN et de Blue Cross seraient identiques. Mais si je vais dans l’autre compagnie, je commence comme un nouvel employé. […]