Grève à Tesla en Suède depuis le 27 octobre

Un camarade suédois nous a envoyé ce bref rapport sur la grève en cours chez Tesla. Les choses se préparent également à l’usine Tesla de Berlin, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, où une initiative locale proteste contre la consommation excessive d’eau de l’usine.

Depuis le 27 octobre, les travailleurs des sept sites de production de Tesla en Suède sont en grève. La grève est menée par IF Metall, le syndicat le plus puissant du pays, qui a produit de nombreux ministres sociaux-démocrates au fil des ans. Aucun travailleur d’IF Metall n’avait fait grève depuis 2010.

IF Metall réclame une convention collective pour ses travailleurs, ce que Tesla rejette. Aucun site de production de Tesla dans le monde ne dispose d’une convention collective.

À l’heure actuelle, la grève s’est également étendue aux usines qui produisent des pièces détachées pour Tesla. En outre, de nombreuses « grèves de sympathie » sont organisées par d’autres syndicats. Les deux principaux syndicats suédois des transports ne déchargent plus les voitures Tesla dans les ports suédois. Le syndicat des électriciens n’assure plus l’entretien des stations de recharge Tesla. Le syndicat des travailleurs de l’entretien des bâtiments refuse de nettoyer les sites Tesla. Le syndicat des postiers n’y distribue pas le courrier. Le syndicat des peintres refuse d’effectuer des travaux de peinture sur les voitures Tesla. Le syndicat des travailleurs de la construction refuse d’effectuer des réparations sur les sites Tesla. Le SAC syndicaliste soutient la grève mais compte malheureusement trop peu de membres dans les secteurs concernés pour faire la différence.

Tesla utilise des briseurs de grève depuis le premier jour. Elle a également trouvé des moyens de contourner le blocage des livraisons de véhicules Tesla en Suède. Désormais, les véhicules immatriculés à l’étranger sont acheminés via le Danemark. Cela signifie que l’impact de la grève sur la production de Tesla a été jusqu’à présent assez limité. Certains des quelque 50 000 propriétaires de voitures Tesla en Suède l’ont ressenti, car ils n’ont pas pu recharger leurs véhicules ou les faire réparer. Le « Tesla Club » suédois a écrit une lettre ouverte aux syndicats concernés, se plaignant que les propriétaires de voitures Tesla sont plus touchés par la grève que l’entreprise elle-même. Toutefois, les syndicats affirment que même Tesla en subira les conséquences et qu’ils sont là pour le long terme.

Ce n’est pas la plus originale des analyses, mais, en substance, nous assistons à un affrontement (final ?) entre un capitalisme keynésien (moribond) et un néolibéralisme débridé. Le corporatisme social-démocrate contre les multinationales détenues par des milliardaires célèbres.

Il n’est donc pas étonnant que la grève ait fait l’objet d’une attention internationale. Pendant ce temps, les associations patronales suédoises profitent sans vergogne de la situation pour faire pression sur le gouvernement (très à droite) afin qu’il révise la loi sur les grèves. Elles sont particulièrement mécontentes de la légalité des grèves de solidarité. Cette initiative intervient quatre ans seulement après que la loi sur la grève a été considérablement réduite en Suède. La plupart des grèves sont déjà illégales. Pour l’essentiel, vous n’êtes autorisé à faire grève que si vous exigez une convention collective. Les grèves de solidarité ne sont légales que dans ce contexte.

Article paru sur le site Angryworkers le 24/11.