Une coalition internationale d’associations en soutien à la lutte des travailleurs du textile (Bangladesh)

Une coalition d’associations internationales et de marques textiles remet en question la décision relative au salaire minimum au Bangladesh / Appel à la solidarité – pas seulement pour le « Black Friday » (24.11.)

 

« La lutte pour une augmentation du salaire minimum des travailleurs du textile au Bangladesh s’est intensifiée depuis le 23 octobre 2023. Des centaines de milliers de travailleurs se sont mis en grève, ont manifesté dans les rues, ont bloqué des autoroutes et se sont attaqués aux propriétés des usines. Le 7 novembre, la commission salariale a déclaré que le salaire minimum mensuel passerait de 8.000 BDT (72 USD) à 12.500 BDT (113 USD) à partir du mois prochain. Il s’agit de la première augmentation depuis cinq ans. Les ouvriers d’usine et leurs syndicats s’opposent fermement à cette décision ! La prochaine augmentation n’est pas attendue avant 2028. Après les taux d’inflation exceptionnellement élevés en 2022 et 2023, les syndicats continuent de lutter pour un salaire minimum d’au moins 23.000 ou 25.000 BDT (226 USD). Dans le cas contraire, il n’est pas possible de s’offrir le strict nécessaire.

C’est pourquoi la lutte continue !
Le Garment Workers’ Trade Union Center (GWTUC), avec lequel le groupe de travail Asie de l’ICL est en contact depuis des années et avec lequel il a déjà collaboré avec succès lors de conflits du travail (voir #UnitedAgainstTheDragon), appelle désormais à mondialiser la lutte en cours des travailleurs de l’habillement.
Ces dernières semaines, des centaines d’usines ont été fermées (temporairement), en partie à cause de grèves, en partie parce que les propriétaires d’usines eux-mêmes craignent des actions de grève. Les travailleurs en grève sont régulièrement attaqués par la police, qui intervient souvent à balles réelles et avec des casseurs payés par les propriétaires d’usines. Depuis peu, les paramilitaires de la Border Guard Bangladesh (BGB) patrouillent dans les rues de certaines régions. Malheureusement, jusqu’à présent, cinq travailleurs ont perdu la vie dans ce conflit social : Russel (abattu par des policiers), Emran (tué dans l’incendie d’une usine), Anjuaran (abattu par des policiers), Nom inconnu (écrasé par un bus alors qu’il fuyait les policiers) et Jalal (abattu par des policiers). Non seulement les propriétaires d’usines, mais aussi les détaillants qui approvisionnent ces usines sont les grands bénéficiaires de la sueur et du travail des ouvriers. Les produits se retrouvent dans les magasins du monde entier. Par conséquent, mondialisons cette lutte, portons-la dans la rue et confrontons les marques ! Les principaux acheteurs sont des entreprises de vêtements comme adidas, H&M, Hugo Boss, Nike, Gap, Abercrombie & Fitch et Lululemon, mais aussi des discounters comme Lidl et Walmart. Ce conflit du travail peut être mondialisé en faisant pression sur ces marques afin de s’assurer que leurs partenaires commerciaux, les propriétaires d’usines, paient le salaire minimum de 25.000 BDT aux travailleurs !
Une bonne occasion de faire descendre la lutte des travailleurs de l’habillement dans la rue pourrait être le battage médiatique autour du « Black Friday » (24 novembre) ! Afin d’informer le public sur la lutte et les efforts de coordination internationale, ce tract lien externe (A5, double page) a été réalisé. Cette lutte se poursuivra même après le « vendredi noir ». C’est pourquoi toutes les actions de solidarité après cette date seront les bienvenues. Faites-nous savoir si vous prévoyez des actions et assurez-vous de partager également des rapports avec nous, que nous transmettrons ensuite au GWTUC et donc aux travailleurs d’usine sur place » appel de solidarité anglais du 15 novembre, 2023 de l’ICL-CIT. („Call for Solidarity with the Garment Workers’ Struggle in Bangladesh“)

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Lire le tract à diffuser en soutien (anglais): Call-of-GWTUC-08.11.2023