A Hambourg aussi : une nouvelle loi sur la police – avec notamment un bracelet électronique
« Hambourg doit se doter cette année encore d’une nouvelle loi sur la police. Les auteurs d’actes de violence et les terroristes présumés pourront ainsi être surveillés à l’avenir par des bracelets électroniques (…) Avec la loi prévue, la ville crée pour la première fois la possibilité d’équiper les terroristes présumés ou les auteurs de délits relationnels d’un bracelet électronique. Ainsi, la police pourra enfin – contrairement à la situation actuelle – protéger plus efficacement les femmes contre les hommes violents, a déclaré le sénateur de l’Intérieur de Hambourg Andy Grote (SPD). Jusqu’à présent, il fallait souvent cacher la victime potentielle et restreindre sa liberté, a expliqué le sénateur. On préférerait limiter la liberté d’un agresseur potentiel en lui disant où il ne doit pas se trouver – et surveiller cela avec un bracelet électronique. (…) Contrairement à d’autres Länder, Hambourg s’oppose aux perquisitions en ligne pour prévenir les risques et à la détention préventive. Selon Grote, ces deux instruments ne sont pas convaincants dans la pratique… ».
« La police de Hambourg veut bientôt utiliser des caméras vidéo qui détecteront automatiquement les comportements prétendument suspects. Hambourg serait ainsi la deuxième ville d’Allemagne à utiliser cette technologie. Les sans-abri sont particulièrement concernés.
A Hambourg, la police souhaite introduire à partir de la mi-juillet une vidéosurveillance « intelligente » sur la Hansaplatz dans le quartier de St. Georg. « Intelligent » signifie ici : Les enregistrements vidéo doivent être analysés automatiquement afin de détecter les mouvements suspects. Il s’agit de « se coucher, tomber, tituber, donner des coups de pied, frapper, pousser, bousculer, adopter une posture agressive ou défensive », a expliqué un porte-parole de la police de Hambourg à netzpolitik.org. Il n’est toutefois pas prévu d’identifier automatiquement les personnes par exemple par reconnaissance faciale. L’objectif n’est pas non plus de poursuivre des suspects, mais « exclusivement de détecter à temps des situations dangereuses et de permettre à la police d’intervenir en conséquence ». (…) Avec cette initiative, Hambourg se retrouve bien seul en Allemagne. La police n’exploite des caméras à reconnaissance comportementale en ville qu’à Mannheim. (…) La technologie pose de nouveaux problèmes. Les algorithmes ne sont pas transparents : les personnes concernées ne savent pas exactement quel comportement est considéré comme suspect et peut entraîner une intervention de la police. Matthias Marx, porte-parole du Chaos Computer Club (CCC), critique auprès du réseau de rédaction allemand (Redaktionsnetzwerk Deutschland) que cela conduit les gens à se comporter de manière adaptée, consciemment ou inconsciemment, par peur de déclencher une alarme, par exemple parce qu’ils marchent vite ou s’assoient par terre. Cela touche surtout les groupes marginalisés comme les sans-abri. (…) Mais l’utilisation de l’intelligence artificielle réduit la charge de travail que la surveillance vidéo impose à la police. Cela peut la conduire à utiliser encore plus souvent la vidéosurveillance et à la maintenir plus longtemps. Ce gain d’efficacité est également cité par la police de Hambourg auprès de netzpolitik.org comme l’une des raisons du projet… »