Chauffeurs de camion en grève à Gräfenhausen: drôle de danse de la direction de Mazur

Chauffeurs de camion en grève à Gräfenhausen : le groupe Mazur conteste être parvenu à un accord – malgré le contrat

Par Gregor Haschnik

 

Mazur nie avoir conclu un accord avec les chauffeurs de camion. Il semble toutefois qu’il y ait eu un contrat de renonciation à toute action en justice.

L’entreprise n’a pas payé les chauffeurs de camion en grève à Weiterstadt-Gräfenhausen (district de Darmstadt-Dieburg) et n’a pas signé d’accord, dit-on. Le Frankfurter Rundschau dispose toutefois d’un contrat stipulant qu’il renonce à toute action juridique contre les camionneurs.

Une représentante du groupe polonais Mazur a nié tout accord avec les camionneurs qui ont fait grève jusqu’à récemment à Gräfenhausen. L’entreprise n’aurait pas signé d’accord avec les camionneurs, ni avec leur négociateur, le syndicaliste néerlandais Edwin Atema. C’est ce qu’a fait savoir la directrice financière Magdalena Kurek lundi (2 octobre).

 

« …les travailleurs se plaignent de salaires impayés s’élevant au total à un demi-million d’euros… »

 

En outre, Mazur n’a pas effectué de versements – les travailleurs se plaignent de salaires impayés s’élevant au total à un demi-million d’euros. Le groupe a l’intention de régler le conflit par voie juridique. Néanmoins, la directrice a reconnu que le groupe avait retiré des réclamations liées à un prétendu détournement des wagons, les chauffeurs ayant récemment remis les camions aux employés de l’entreprise de transport.

Mazur avait dénoncé les hommes au parquet de Darmstadt pour extorsion et coercition après quelques transferts effectués en leur faveur au début du conflit social.

 

Chauffeurs de camion en grève à Gräfenhausen : contrat avec cachet et signature

Le Frankfurter Rundschau dispose notamment d’un contrat portant un cachet et une signature de la société Agmaz de Mazur. Il y est dit en substance que l’entreprise confirme qu’elle retire toutes les accusations portées contre le chauffeur en question, qu’elle n’en formulera pas de nouvelles et qu’elle en informera également les autorités compétentes. Cet aspect était très important pour les camionneurs.

Les quelque 70 derniers chauffeurs, originaires pour la plupart de Géorgie et d’Ouzbékistan, avaient mis fin à la grève le week-end dernier après plus de deux mois et avaient parlé d’un succès : Une grande partie des salaires a été payée et Mazur s’est engagé à ne plus engager de poursuites judiciaires contre ses collaborateurs.

 

 

En plus de deux entreprises autrichiennes, des entreprises allemandes de la chaîne d’approvisionnement ont également mis la main à la bourse. La DGB a parlé dans ce contexte d' »une coalition de responsables » et d’un grand nombre de « dons ».

Aucune précision n’a été donnée sur la question de savoir si des sommes ont été versées par Mazur et lesquelles l’ont été par ses donneurs d’ordre – qui avaient été préalablement mis en cause par la politique et les audits de l’Office fédéral de l’économie et du contrôle des exportations. Selon les informations, Mazur n’aurait effectivement plus versé d’argent après les premiers paiements au début.

 

Chauffeurs de camion en grève à Gräfenhausen : tous les dysfonctionnements ne sont pas résolus

 

La DGB et Atema ont souligné que la fin de la grève ne mettait pas fin à tous les abus, loin s’en faut, et ont exigé des contrôles intensifs. Les entreprises comme Mazur doivent se voir retirer leur licence. Stefan Körzell, du comité directeur de la DGB, a qualifié Mazur de menteur et d’employeur criminel.

Dans les deux cas, Mazur a rejeté toutes les accusations, soulignant qu’il agissait toujours en toute légalité et qu’il n’exploitait personne. Le groupe d’entreprises est la véritable victime.

Au printemps dernier, des collègues des routiers de Gräfenhausen avaient déjà obtenu des arriérés de salaire d’un montant de 300.000 euros après six semaines de grève. Ils reprochaient également au groupe, qui avait alors payé, d’exploiter les travailleurs et de leur imposer des conditions de travail inhumaines.

 

Article paru le 3 octobre dans le Frankfurter Rundschau