Grève à l’aéroport de Genève: amertume

La grève à l’aéroport de Genève aboutit à un compromis boiteux : la courte grève à l’aéroport de Genève ne fait que « gagner » le retard du nouveau modèle salarial avec des pertes de revenus.

« Il n’y avait plus grand-chose à faire : vendredi dernier, la plupart des avions de l’aéroport de Genève sont restés cloués au sol. L’Union syndicale suisse (USS) avait appelé les quelque 1.000 employés à faire grève pendant deux jours. Une première tant pour l’organisation du personnel que pour le personnel – car c’est la première fois depuis la création de l’aéroport en 1922 qu’une grève a eu lieu sur place. (…) La raison de la grève : le conseil d’administration a adopté mardi dernier un nouveau modèle salarial. Au grand dam des employés, qui travaillent pour la plupart dans le service de sécurité et au contrôle des passeports. Dans ce modèle, les ajustements salariaux annuels doivent être atténués, ce qui entraîne de facto une baisse des revenus. Après la crise de la Corona, l’aéroport s’est rétabli et a enregistré un bénéfice d’exploitation de 61 millions de francs (environ 62,5 millions d’euros). En raison de cela, le syndicat des employés SSP de l’USS n’accepte pas les mesures de réduction. Bien que la direction de l’aéroport ait tenté de faire des concessions aux grévistes, ceux-ci ont maintenu leur position. (…) Pour tenter de trouver un accord entre le syndicat et la direction, Nathalie Fontanet (PLR), cheffe des finances du canton de Genève, dont le département a la tutelle de l’aéroport de Genève, est intervenue dans le conflit.

La menace de poursuivre la grève le samedi, juste avant le début des vacances d’été, planait en permanence dans l’air si aucun accord n’était trouvé avant 18 heures. Il y en a eu un : les adversaires ont annoncé un « compromis ». Que prévoit-il ? Pas de retrait de la « réforme salariale », seulement un report de son entrée en vigueur. Ce qui signifie ? « Le système salarial ne sera pas modifié avant le 1er janvier 2025 », a fait savoir le syndicaliste Pouranpir vendredi soir sur le site du SSP. D’ici là, des groupes de travail avec des médiateurs seront créés. Une commission paritaire sera également créée. Sa tâche consistera à prendre en compte aussi bien les intérêts du capital que ceux des travailleurs. Seulement, le SSP a manqué son objectif : le retrait de la « réforme ». Malgré la capitulation de fait, Pouranpir a qualifié l’accord de succès total… » Article de Kim Nowak dans le Junge Welt du 04.07.2023