Le gouvernement fédéral a proposé de payer un salaire minimum supérieur à 60 000 Naira (36 euros).
Le chiffre a été révélé par le gouvernement à l’issue d’une réunion avec le Nigeria Labour Congress (NLC) et son homologue, le Trade Union Congress (TUC), au bureau du secrétaire du gouvernement de la Fédération (OSGF) dans la nuit du lundi 3 juin. Pour le gouvernement fédéral du Nigeria, les signataires de la déclaration sont Mohammed Idris, ministre de l’information et de l’orientation nationale ; Hon. Nkeiruka Onyejeocha, ministre d’État au travail et à l’emploi.
Pour les syndicats, les signataires sont Joe Ajaero, président du Nigeria Labour Congress (NLC) et Festus Osifo, président du Trade Union Congress (TUC).
À l’issue de la réunion, les directions de la NLC et du TUC devraient rencontrer les dirigeants de leurs syndicats et ceux des autres syndicats affiliés le 4 juin, pour les informer et leur demander l’a suspension de la grève. Il est probable que cette approbation soit accordée et que la grève soit suspendue par la suite. Les deux syndicats avaient initié une grève illimitée le lundi 3 juin pour faire valoir leurs demandes d’augmentation du salaire minimum et de suspension de la hausse des tarifs de l’électricité. Les activités économiques ont été impactées dans tout le pays.
Les actions des syndicats font suite à l’expiration du délai du 31 mai pour la conclusion d’un accord sur un nouveau salaire minimum.
Le lundi 3 juin, une réunion entre le gouvernement fédéral et les syndicats a permis aux deux parties de trouver une solution, le gouvernement fédéral s’étant engagé à revoir à la hausse le salaire minimum proposé de 60 000 naira.
Le pays le plus peuplé d’Afrique s’est retrouvé à l’arrêt lundi, avec des coupures d’électricité et la fermeture des principaux aéroports, alors que les principaux syndicats du Nigeria ont entamé une grève pour réclamer une augmentation de salaire dans le cadre de la pire crise du coût de la vie que le pays ait connue depuis des décennies.
Les réformes économiques du président Bola Tinubu – notamment la suppression des subventions aux carburants – ont entraîné une inflation galopante qui n’a jamais été aussi élevée depuis 28 ans.
Lors de cette dernière grève, la quatrième depuis l’arrivée au pouvoir de M. Tinubu il y a un an, les travailleurs ont coupé le réseau électrique national et chassé les opérateurs d’une station de transmission clé, a déclaré la Transmission Company of Nigeria, ajoutant que d’autres travailleurs envoyés pour rétablir le courant ont été empêchés de se rendre sur les lieux de travail.
Ailleurs, les fonctionnaires ne se sont pas présentés ou ont fermé les entrées des bureaux, y compris dans les aéroports d’Abuja, la capitale, et de Lagos, le centre économique du pays. Des centaines de passagers ont été bloqués après que les compagnies aériennes locales ont suspendu leurs vols.
Tous les travailleurs de l’aviation doivent rester à l’écart « jusqu’à nouvel ordre », a déclaré leur syndicat.
« Nous exigeons un salaire décent », a déclaré le Nigerian Labour Congress sur X, décrivant ce qu’ils gagnent actuellement comme un « salaire de famine ». L’association et le Trade Union Congress représentent des centaines de milliers de travailleurs gouvernementaux dans des secteurs clés.
Les syndicats souhaitent que le salaire mensuel minimum actuel de 30 000 nairas (20 $) soit porté à près de 500 000 nairas (336 $). Le gouvernement propose 60 000 nairas (40 dollars).
La demande des syndicats augmenterait la masse salariale du gouvernement de 9,5 trillions (6,3 milliards de dollars), ce qui pourrait « déstabiliser l’économie », a déclaré le ministre de l’information, Mohammed Idris.
Après que le président nigérian a mis fin, dès le premier jour de son mandat, aux subventions sur les carburants, qui duraient depuis des décennies mais qui étaient coûteuses, le prix de l’essence a plus que doublé dans l’un des plus grands producteurs de pétrole d’Afrique. Les prix des transports publics et des produits de base ont grimpé en flèche.
Le gouvernement de Tinubu a également dévalué le naira afin d’encourager les investissements étrangers, ce qui a encore augmenté les prix des produits de base dans ce pays de plus de 210 millions d’habitants qui dépend des importations.
Extraits de l’article du site APNews