Pakistan: une vague de grève nationale des avocats bloque le pays

Le Conseil du barreau du Pakistan a appelé à une grève nationale et à des manifestations après que les avocats de Lahore ont été victimes de brutalités policières

Le Conseil du barreau du Pakistan (PBC) a annoncé une grève et une protestation à l’échelle nationale à la suite du traitement brutal infligé aux avocats par la police à Lahore. Cette décision fait suite à une confrontation entre les avocats et la police dans le complexe judiciaire de Lahore, où les avocats protestaient contre le transfert de juges et l’ouverture d’une procédure pour terrorisme à leur encontre.

Les avocats ont été victimes de brutalités policières, notamment de coups de matraque et de gaz lacrymogènes, après s’être rassemblés dans le complexe judiciaire pour protester. Les avocats, menés par la présidente du Conseil du barreau du Pakistan, Asma Jahangir, demandaient l’annulation de la mutation et le retrait des accusations de terrorisme.

La confrontation a dégénéré lorsque la police a fait usage de la force pour disperser les manifestants. Les avocats ont riposté en jetant des pierres sur la police, qui a répondu par des gaz lacrymogènes et des coups de matraque. La situation est devenue de plus en plus tendue et la police a utilisé des canons à eau pour disperser la foule.

Le conseil du barreau pakistanais a appelé à une grève et à des manifestations dans tout le pays, exhortant tous les avocats à boycotter les tribunaux et à participer aux manifestations. La présidente du conseil, Asma Jahangir, a annoncé la grève dans un communiqué, précisant qu’aucun avocat ne se présenterait devant les tribunaux du pays et que les avocats organiseraient des manifestations dans toutes les grandes villes.

La grève et la manifestation sont une réponse aux brutalités policières et aux problèmes persistants auxquels sont confrontés les avocats au Pakistan. Ces derniers réclament de meilleures conditions de travail, la fin du harcèlement policier et la protection de leurs droits. La grève devrait avoir un impact significatif sur le système juridique du pays, de nombreuses affaires étant susceptibles d’être retardées ou reportées.

La situation à Lahore reste tendue, la police a arrêté plusieurs avocats qui participaient à la manifestation, et la situation devrait rester explosive jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.

Article paru sur mashriqtv

 

Article du 14 mai 2024: à retrouver sur dawn.

Les tensions entre le pouvoir judiciaire et les avocats risquent de s’aggraver alors que la grève nationale des avocats se poursuit, l’avocat principal Naeem Bukhari accusant le président de l’Islamabad High Court Bar Association (IHCBA) d’avoir empêché les avocats d’entrer dans les locaux du tribunal.

En raison de la non-comparution de l’avocat, le juge Babar Sattar avait rejeté la requête de M. Bukhari concernant son différend avec le gouvernement au sujet d’une affaire liée au Gun and Country Club.

Le juge Sattar avait vivement réagi à la décision d’empêcher les avocats d’entrer dans les tribunaux en raison d’une grève nationale de la communauté juridique, la qualifiant d’obstruction à la justice. Il a également écrit une lettre à un comité administratif de trois juges de la Haute Cour pour qu’il prenne des mesures strictes contre ceux qui ont empêché les avocats d’entrer dans les locaux du tribunal.

Riasat rejette l’allégation de Naeem Bukhari et affirme qu’il se conforme à l’appel à la grève de la communauté juridique

L’appel à la grève a été lancé par les principales associations d’avocats pour exprimer leur solidarité avec la communauté juridique après ce qu’elles ont appelé des événements troublants de brutalité de la part de la police du Pendjab contre des avocats qui protestaient pacifiquement contre les « divisions illégales » des tribunaux civils à Lahore.

Le Pakistan Bar Council (PBC) et la Supreme Court Bar Association (SCBA) ont condamné l’action de la police et ont lancé un appel à la grève nationale d’une journée entière pour tous les tribunaux, y compris la Cour suprême, les hautes cours et les juridictions inférieures.

Le juge Sattar a rejeté plusieurs affaires en raison de l’absence d’avocats.

Selon des sources judiciaires, la demande s’appuie sur la section 2(b) de l’Ordonnance sur l’outrage à la Cour qui définit « l’outrage criminel » comme « l’accomplissement de tout acte ayant pour intention ou pour effet d’entraver l’administration de la justice ».

Réponse du président de l’IHCBA

Contacté, le président de l’IHCBA, Riasat Ali Azad, a déclaré qu’il n’avait jamais tenté d’arrêter de force un avocat et qu’il se conformait à l’appel à la grève lancé par le Conseil du barreau du Pakistan pour exprimer sa solidarité avec les avocats qui ont été gravement torturés par la police et dont certains sont toujours en soins intensifs.

Il a déclaré que le PBC engagerait une procédure disciplinaire à l’encontre du président et du secrétaire de l’association du barreau pour non-respect de l’appel s’il n’observait pas la grève. Il a souligné que le conseil du barreau du Pendjab avait suspendu les licences de trois avocats – Zafar Nawaz, Abdul Samad Langah et Shahid Sajjad Siddqui – pour n’avoir pas respecté l’appel à la grève.

Il a déclaré que l’absence d’un avocat pour cause de protestation n’est pas un obstacle puisque le justiciable peut se présenter devant le tribunal.