Après deux mois de grève, la grève se poursuit à ONELA

Après deux mois de grève, les agents d’astreinte d’auxiliaires de vie du groupe Colisée maintiennent la pression sur leur employeur. Elles dénoncent des conditions de travail indignes, un sous-effectif et une rémunération loin d’être à la hauteur de leur mission. Deux ans après le scandale Orpéa, cette lutte remet sur la table la question de la privatisation du soin aux personnes âgées et la logique de rentabilité qui l’anime.

Bureaux insalubres, rémunération qui stagne : une mission impossible à remplir

 

« On dénonce aussi les conditions sanitaires dans lesquelles on travaille, poursuit Bridgette. Rats, cafard, mur, moisi, humidité, le plafond nous est déjà tombé sur la tête ! », s’exclame-t-elle. Après plusieurs négociations et une journée de grève en 2022, l’équipe est transférée dans une autre agence, le temps des travaux. Désormais, la petite équipe s’entasse dans des bureaux trop petits. « Les bénéficiaires entendent nos collègues parler au téléphone, on est tous très proches les uns des autres », souligne Ines. « On a eu des excréments de rats derrière notre frigo », se rappelle aussi Inès, avant d’évoquer les cafards qui se baladent dans les bureaux.

Malgré un poste que tous jugent essentiel et enrichissant, leurs conditions de travail ne permettent pas de remplir leur rôle comme elles le voudraient. Après plusieurs années en sous-effectif avec un turn-over permanent, la petite équipe de cinq personnes a finalement réussi à décrocher des embauches fin 2022. Aujourd’hui à 15 employés, le compte n’y est toujours pas : « on n’est toujours pas assez pour gérer les 70 agences. Pour faire des économies, ONELA nous a campés dans 65 mètres carrés pour faire l’astreinte de toute la France », s’indigne Bridgette.

Mais la question des salaires est aussi au centre des revendications. Face à une mission difficile qui requiert patience, sang-froid et responsabilités, il est loin d’être à la hauteur. Selon les grévistes : entre 12 et 13 euros brut de l’heure. Marisa, après douze ans de boite, n’a vu son salaire augmenter que de quelques pourcents annuellement, au gré de l’inflation. « On demande 17 euros bruts de l’heure, même si on n’obtient pas ça, on veut quelque chose de décent », explique-t-elle. Lors d’une réunion de conciliation début mars, la direction d’ONELA a proposé une augmentation de 1,13%, soit 13 centimes de plus par heure, une proposition jugée insultante par les grévistes. La prime COVID, promise à l’équipe d’astreinte depuis 2020, n’a jamais été versée non plus. […]

Lire l’article en entier sur Rapportdeforces