Coupes nettes dans les emplois de la production de véhicules (USA)

 

L’entreprise londonienne CNH Industrial a licencié quelque 220 travailleurs le 1er avril dans l’usine de tracteurs Case de Mount Pleasant, dans le sud-est du Wisconsin, près de Racine. Près de 220 des quelque 660 travailleurs de l’usine ont reçu un avis de « licenciement pour une durée indéterminée ».

Ces licenciements interviennent plus d’un an après que les Travailleurs unis de l’automobile (UAW) ont fait passer en toute vitesse un contrat au rabais, mettant fin à une grève de près de neuf mois menée par quelque 1 100 travailleurs de l’industrie des équipements agricoles et de construction à Racine, dans le Wisconsin, et à Burlington, dans l’Iowa.

Le rapport sur les résultats de CNH pour 2023, publié en février, fait état d’un revenu net de 2,383 milliards de dollars, ce que Scott Wine, PDG de CNH, a décrit comme « un revenu record pour l’ensemble de l’année ». L’entreprise a également annoncé un programme de rachat d’actions de 500 millions de dollars, qui débutera une fois que le programme actuel de rachat d’actions d’un milliard de dollars aura pris fin.

Par ailleurs, un ouvrier de l’usine gagne en moyenne 52 000 dollars par an, soit 350 fois moins que le salaire de M. Wine, qui s’élevait à 18 millions de dollars l’année dernière.

La famille milliardaire Agnelli, actionnaire principal de Stellantis, détient également une participation majoritaire dans CNH Industrial par l’intermédiaire de son véhicule d’investissement, Exor. Ce lien souligne la consolidation significative du pouvoir et de la richesse des entreprises entre les mains d’un petit nombre de personnes au niveau mondial.

La récente restructuration par Exor de la direction de CNH – avec la nomination d’un nouveau PDG qui travaillait auparavant pour le groupe Volvo – fait partie des préparatifs pour de nouveaux assauts contre la main-d’œuvre. Le nouveau PDG serait en train d’élaborer la dernière stratégie de réduction des coûts de CNH, en procédant à des suppressions d’emplois.

Les licenciements interviennent dans un contexte d’attaques croissantes contre les travailleurs dans le monde entier. Aux États-Unis, des centaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi. Le PDG milliardaire de Tesla, Elon Musk, a récemment annoncé que le fabricant de véhicules électriques allait supprimer 14 000 emplois.

Dans le nord du Wisconsin, dans le village de Hawkins, JELD-WEN, une entreprise de fabrication de portes et fenêtres, fermera son usine le 10 juin et licenciera 338 personnes. Dans le sud-est du Wisconsin, Conagra Brands prévoit de fermer son usine Birds Eye à Beaver Dam d’ici la fin de l’été et de supprimer 250 emplois.

Après que l’UAW a fait adopter à l’automne dernier un contrat qu’il a faussement qualifié de victoire « historique », les constructeurs automobiles de Detroit ont procédé à 8 000 licenciements. Pendant ce temps, le président de l’UAW, Shawn Fain, se rapproche de l’administration Biden, qui écrase les manifestations anti-guerre dans tout le pays. L’UAW, dont la section 180 supervise l’usine de Mount Pleasant, ne fera rien pour rétablir les emplois et empêcher de nouveaux licenciements.

 

Extraits de l’article du WSWS.