Deuxième semaine de grève au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario

La grève de plus de 400 travailleurs culturels du Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) est entrée dans sa deuxième semaine, obligeant le musée à fermer ses portes pour une durée indéterminée « en raison d’une interruption de travail ».

Les membres de la section locale 535 du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (OPSEU/SEFPO) ont entamé leur grève le mardi 26 mars, à la suite de l’échec de dix mois de négociations. La veille, les travailleurs avaient rejeté la dernière offre contractuelle de la galerie, qui ignorait les principales revendications des travailleurs, notamment des augmentations salariales significatives liées au coût de la vie et des protections contre la sous-traitance pour les travailleurs à temps partiel.

Parmi les grévistes figurent des conservateurs adjoints, des archivistes, du personnel de restauration et d’accueil, des chercheurs, des instructeurs, des charpentiers, des électriciens et du personnel chargé de l’accueil des visiteurs. Les travailleurs à temps partiel, qui représentent déjà 60 % du personnel du musée, gagnent en moyenne 34 380 dollars par an, ce qui est bien inférieur au seuil de 45 591 dollars fixé pour un salaire annuel décent dans la région de Toronto. À l’inverse, les cadres supérieurs du musée gagnent plus de 200 000 dollars par an, selon le syndicat.

La grève a lieu alors que le projet d’agrandissement du bâtiment de l’AGO, d’une valeur de 100 millions de dollars, devrait débuter au printemps, une dépense supplémentaire que la direction du musée s’attend certainement à voir payer par ses travailleurs.

Dans un communiqué de presse publié quelques jours avant la grève, tout en reconnaissant le « refus désobligeant ou l’absence de réponse de l’AGO sur toute question liée à l’équité » au cours des dix mois de négociation, le syndicat continue de supplier pathétiquement la direction de faire une nouvelle offre, en isolant la grève et en lançant des appels creux aux membres de la communauté pour qu’ils envoient un courriel à Stephan Jost, PDG de la Fondation AGO – qui gagne 406 000 dollars en plus de centaines de milliers d’euros d’honoraires de conseil – pour exiger un « accord équitable » pour les travailleurs.