Les travailleurs ubérisés arrachent une victoire inespérée au niveau européen

Malgré l’opposition franche de la France, l’Union européenne adoptera d’ici quelques semaines une directive pensée pour mettre un coup d’arrêt à la précarité des travailleurs des plateformes numériques. Deux ans de bataille âpre et une défaite nette pour Emmanuel Macron.

Par Mathieu Dejean et Dan Israel

Une victoire à l’arraché, moins éclatante qu’on aurait pu l’espérer, mais une victoire quand même. Après des années d’espoirs contrariés au niveau européen, les travailleurs et travailleuses des plateformes numériques ont remporté une bataille décisive. Lundi 11 mars, après des mois de discussions tendues et des semaines de blocage, les États membres de l’Union européenne (UE) ont trouvé un accord pour valider une directive améliorant les conditions de travail des travailleuses et travailleurs « ubérisés ».

Le texte, que ni l’Allemagne ni la France n’ont soutenu, « améliorera les droits et les conditions de plus de 28,5 millions d’Européens » travaillant par le biais de plateformes numériques, au premier rang desquelles Uber et les entreprises de livraison comme Deliveroo, a assuré le Conseil européen, présidé par la Belgique.

Le compromis trouvé lundi, dans le cadre d’une réunion des ministres du travail européens, prévoit notamment que ces travailleurs et travailleuses puissent contester devant les tribunaux de leur pays leur statut d’indépendant·es si elles ou ils considèrent que le statut de salarié·e (et la couverture sociale afférente : congés payés, paiement des heures supplémentaires, couverture maladie) devrait leur être appliqué.

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