Des centaines de milliers de travailleurs finlandais participent cette semaine à des grèves contre le programme d’austérité et les lois anti-grève introduites par le gouvernement de coalition de droite.
Les employés des crèches d’Helsinki ont cessé le travail mercredi et ont été rejoints jeudi par quelque 300 000 travailleurs des ports, des chemins de fer, des bus, des écoles, du commerce de détail, de l’hôtellerie, de l’industrie manufacturière, du raffinage du pétrole et des mines, des services postaux et des aéroports. Environ 13 000 travailleurs ont manifesté à Helsinki jeudi.
Les travailleurs de trois usines du fabricant de munitions Nammo Lapua se sont également joints aux grèves. Le PDG de l’entreprise a déclaré que « cela affecterait également les livraisons de munitions à l’Ukraine », bien que le ministère de la défense ait affirmé le contraire.
Le gouvernement, dirigé par le Parti de la coalition de droite et le Parti des Finlandais d’extrême droite, prévoit de réduire les allocations de chômage, notamment en supprimant le taux majoré pour les parents au chômage, d’introduire un congé de maladie non rémunéré, de réduire les allocations de logement et d’empêcher que les augmentations de salaire soient plus importantes que dans les industries qui exportent des biens et des services, selon l’agence YLE.
Il prévoit également de limiter les grèves politiques à 24 heures, avec une amende de 200 euros pour les travailleurs individuels et de 150 000 euros pour les syndicats si un tribunal juge une grève « illégale ». La Confédération des entreprises et de l’industrie a demandé au gouvernement d’aller plus loin et de limiter les grèves politiques à « quelques heures au maximum ».
Les syndicats ont appelé à des grèves et à des manifestations contre les projets depuis septembre, et celles-ci sont les plus importantes à ce jour. Toutefois, ils ont cherché à parvenir à un « compromis », et non à faire échouer les plans du gouvernement visant à imposer à la classe ouvrière le coût d’une crise économique et d’une escalade de la guerre mondiale.
Dans leur dernier communiqué de presse commun, l’Organisation centrale des syndicats finlandais et la Confédération finlandaise des professionnels (STTK) ont déclaré qu’elles « [ne] nient pas la nécessité d’ajuster l’économie, mais les moyens utilisés par le gouvernement sont complètement erronés », et ont appelé à ce que les « ajustements » soient élaborés dans le cadre d’une collaboration tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les employeurs. Le président de la STTK a transmis à YLE son message au gouvernement : « Il ne faut jamais faire table rase du passé, même une victoire aux points peut suffire ».
Voir à ce sujet la vidéo faite par arte.tv