Karl Marx et les organisations ouvrières

Marx n’est pas qu’un philosophe qui se cantonne à l’abstraction conceptuelle. Marx demeure avant tout un militant révolutionnaire. La théorie doit avant tout permettre de passer à l’action. Marx intervient dans diverses organisations ouvrières. Il insiste sur les luttes sociales pour ouvrir des perspectives révolutionnaires.

 

 

C’est avant tout comme philosophe ou comme économiste que la théorie de Karl Marx est appréhendée. Pourtant, sa pensée se construit également dans l’action et dans les débats qui traversent les organisations ouvrières. La philosophie de Marx doit également s’observer à travers sa pratique politique. Certains de ces textes les plus célèbres sont rédigés au nom d’une organisation ouvrière, à l’image du Manifeste du Parti communiste ou de La guerre civile en France.

Ensuite, la philosophie ne se réduit pas à un univers abstrait en apesanteur par rapport à la réalité sociale. Il semble indispensable d’éclairer les textes théoriques à travers leur contexte historique et politique. Ces écrits visent avant tout à exprimer des idées afin d’intervenir dans la réalité. Marx participe à la Ligue des communistes, à l’Association internationale des travailleurs (AIT) et, de manière plus distante, au parti social-démocrate allemand. Le philosophe Jean Quétier se penche sur ces débats et textes d’intervention dans le livre Le travail de Parti de Marx.

 

Le communisme de Marx se dessine dans les années 1840. Il se démarque du socialisme utopique qui se contente d’imaginer une société nouvelle. Marx insiste sur l’importance de la question de l’organisation. Néanmoins, il découvre le communisme comme une doctrine et une philosophie. Le prolétariat subit la misère et semble réduit à la passivité. Cependant, en 1844, la révolte des tisserands de Silésie montre que les prolétaires peuvent aussi passer à l’action. Marx considère alors le communisme avant tout comme la pratique réelle de la classe ouvrière, plutôt que comme simple doctrine philosophique.

Ensuite, Marx découvre le mouvement ouvrier parisien avec ses nombreuses réunions et sociétés secrètes. Marx rejoint la Ligue des Justes. Cependant, ce groupe cultive une posture religieuse qui privilégie la propagande plutôt que de développer des arguments rationnels. Weitling joue le rôle de prophète. Marx critique cette soumission à un chef charismatique. Une modification des statuts de la Ligue permet de restructurer l’autorité centrale pour démocratiser l’organisation. Ensuite, la Ligue sort du modèle de la société secrète conspirative pour privilégier une activité publique et s’adresser à l’ensemble des travailleurs.

Cependant, la Ligue des communistes est traversée par des tâtonnements stratégiques. Marx favorise une alliance avec la bourgeoisie pour renverser la monarchie allemande. Il défend notamment la liberté d’expression qui favorise la diffusion des idées communistes. Marx se tourne ensuite vers une stratégie qui favorise la construction d’une organisation autonome de la classe ouvrière. En 1850, Marx adopte une stratégie insurrectionnelle proche du blanquisme. Il estime que les ouvriers doivent être « organisés et armés ». Cependant, Marx critique les petits groupes militaires. Il préfère les soulèvements sociaux plutôt que les tentatives de putsch.

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