Manifestation du collectif de femmes de ménage de Santa Cruz de Tenerife le 9 novembre (Espagne)

« Nous ne sommes pas esclaves et nous luttons pour nos droits » : Kellys Union Tenerife annonce des manifestations le 9 novembre contre les employeurs des hôtels et le silence des institutions

Santa Cruz de Tenerife est une ville portuaire de l’île de Tenerife, dans les Canaries espagnoles.

Le 9 novembre, le collectif des femmes de ménage des hôtels de la province de Santa Cruz de Tenerife descendra dans la rue pour revendiquer leurs droits et attirer l’attention sur leurs problèmes liés à leur travail et à leurs conditions de vie.

Le collectif des femmes de ménage des hôtels de la province de Santa Cruz de Tenerife, connu sous le nom de Kellys Union Tenerife, a annoncé une manifestation le 9 novembre 2023 pour revendiquer leurs droits et dénoncer leur situation de précarité et d’exploitation. (…) Comme l’a expliqué la présidente de Kellys Unión Tenerife, Mónica García, à El Digital Sur, le collectif est né de l’union d’employées de Kellys entre différentes régions qui luttent depuis des années pour améliorer leurs conditions de travail et leurs conditions de vie, avec le soutien de l’université de La Laguna.

Mónica García a déclaré que depuis 2014, elles ont frappé à toutes les portes possibles, des syndicats, des employeurs, de l’inspection du travail, du député du Common, des partis politiques, des députés, des sénateurs, des maires, jusqu’à Bruxelles et Moncloa, mais elles n’ont pas obtenu de solution effective à leurs revendications. En ce sens, elles ont rappelé qu’elles avaient « vécu des appels à la grève en 2017, annulés par les mêmes personnes qui nous disaient qu’elles allaient nous aider, puis à nouveau en 2018, pour lutter pour les droits des femmes de ménage de l’hôtellerie, avec un calendrier d’actions et de mobilisations annulées à nouveau par les mêmes personnes ».

La présidente du collectif a dénoncé le fait qu’elles sont aujourd’hui « plus mal loties qu’au début de leur lutte » et qu’il s’agit d’un collectif féminisé, vivant dans la précarité, composé essentiellement de femmes, de familles monoparentales et de familles nombreuses, qui « ont peur de perdre les moyens de subsistance de leurs familles ». Elle a également critiqué les récentes déclarations du président de l’ASHOTEL et du CEHAT, Jorge Marichal, qui a annoncé vouloir faire venir des femmes de l’étranger pour travailler « parce qu’il n’y en a pas à Tenerife », et a rappelé le décès de sa collègue María Belén, décédée à l’Apartahotel Los Olivos, laissant derrière elle quatre enfants. Elle déclare à ce sujet : « La seule chose qui a été dite sur elle, c’est qu’elle avait une cardiopathie congénitale, personne ne parle du contrôle qu’on lui avait donné pour ce jour-là, ni de beaucoup d’autres détails qu’il faudrait des heures pour raconter ». García regrette que le silence se soit à nouveau installé après ces événements et qu’ils n’aient eu de nouvelles de personne pour les aider, pas même de la commission mise en place pour étudier leurs problèmes, dont ils n’ont été « ni informés ni consultés ».

« Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore », explique le collectif, « nous sommes arrivées à la conclusion que nous avons entre les mains la seule solution possible à cette barbarie qui est perpétrée contre nous, on nous traite comme des esclaves et on enrichit nos patrons ». Pour ces raisons, elles ont appelé toutes les travailleuses de Kellys et le public à participer à la manifestation qui aura lieu le 9 novembre à partir de 16h30 dans la commune d’Arona, au rond-point situé au croisement de l’avenue Santiago Puig et de la rue Arquitecto Gómez Cuesta (Estadio Antonio Domínguez), derrière le slogan « Nous ne sommes pas esclaves et nous luttons pour nos droits ». Kellys-Se Acabó (K-SEA) est le nom qu’elles ont choisi pour cette mobilisation qui se veut un tournant dans leur lutte et un message clair aux autorités et à la société qu’elles ne « toléreront plus les mauvais traitements et les injustices »…

Article paru sur digitalsur