Nouvelle vague de grèves aux USA dans le secteur des soins pour une meilleure rémunération et pour sa propre santé (mentale) – rupture partielle de la grève par des remplaçants coûteux
Aux États-Unis, des collègues du secteur des soins infirmiers se sont mis en grève ces dernières semaines dans différents États, notamment chez Sutter, Cedars-Sinai et Stanford. Chez Kaiser Permanente, une grève prévue en mars a été évitée deux jours plus tôt grâce à un nouvel accord (voir à ce sujet nos dossiers sur la vague de grèves américaines à l’automne 2021 et sur le contexte des grèves de soins passées chez le géant Kaiser Permanente). Dans l’État de Californie, plus de 5.000 infirmiers/infirmières de Stanford se sont mis en grève pour une durée illimitée le 26 avril 2022. Les grévistes demandent une augmentation du personnel, des augmentations de salaire et un soutien accru pour préserver leur santé mentale. La pandémie, mais aussi l’afflux actuel de patients dans les hôpitaux qui assouplissent à nouveau leurs restrictions après la vague Covid19, entraînent des burn-out et même des suicides parmi le personnel soignant. Pendant ce temps, Stanford, par exemple, fait appel à des infirmières de remplacement coûteuses pour briser les grèves.
Les infirmières de l’Illinois/USA luttent contre l’insécurité du personnel
« Les infirmières avertissent que le centre médical Ascension St. Joseph à Joliet ne respecte pas une loi de l’Illinois de 2021 visant à garantir une dotation en personnel sûre. Ils se battent désormais à la table des négociations pour obtenir des améliorations. (…) Tania est une mère de quatre enfants et une nouvelle infirmière à l’unité de soins intensifs de l’Ascension St. Joseph Medical Center à Joliet, Illinois, également connu sous le nom de St. Le 30 mai, lors d’une réunion de négociation avec la direction concernant le prochain contrat du syndicat, elle a raconté comment son employeur l’aurait traitée parce qu’elle avait soulevé des questions de sécurité. « Je revenais de deux semaines de formation et j’ai reçu quatre patients en soins intensifs. J’ai envoyé un SMS à notre manager… en disant : ‘C’est une recette pour une catastrophe. Je ne peux pas gérer cela », a-t-elle déclaré dans son témoignage, envoyé par courriel à Workday Magazine par son syndicat, l’Illinois Nurses Association (INA). Inquiète pour sa propre sécurité et celle de ses patients, Tania a refusé de pointer lors de l’incident de l’automne dernier. Les infirmières de St. Joe’s, qui négocient leur prochain contrat, ont attiré l’attention de l’hôpital et du gouvernement de l’État, par des requêtes personnelles et des plaintes formelles, sur le sous-effectif extrême dont elles se disent victimes. Ce qui a suivi, ce sont des représailles, dit Tania, qui utilise un pseudonyme pour se protéger de nouvelles représailles. « J’ai été punie parce que j’ai dit que quatre patients, c’était trop ». (…) Et ce, bien que l’Illinois ait adopté en 2021 une loi sur la sécurité du personnel, le Nurse Staffing Improvement Act, qui exige des hôpitaux qu’ils établissent des plans de sécurité écrits et permet au Département de la santé publique de l’Illinois (IDPH) d’imposer des amendes en cas de non-respect. La loi donne également au personnel hospitalier la possibilité de déposer des plaintes pour violation, tant en interne qu’auprès de l’IDPH. En vertu de la loi, l’IDPH a le pouvoir discrétionnaire de mener des enquêtes, d’imposer des amendes et d’imposer des plans d’amélioration aux hôpitaux.
La loi contient également certaines mesures visant à protéger les travailleurs contre les représailles. L’INA affirme cependant que St. Joe’s ne respecte pas la loi. Le syndicat accuse également l’IDPH de ne pas faire un usage approprié de son pouvoir discrétionnaire en matière de réglementation, mettant ainsi en danger les infirmiers et les patients. Outre les conditions bouleversantes, les infirmières décrivent également leurs difficultés à s’organiser en tant que mères dans le travail des femmes. Dans son témoignage, Tania dit qu’elle a reçu des offres d’autres hôpitaux, mais qu’elle souhaite rester à St. Joe’s pour développer ses compétences. « Mes amis disent que je suis une idiote. Peut-être que je le suis aussi », a-t-elle déclaré dans son témoignage. « Tous mes amis méritent plus que moi ». … » Lire l’article en anglais d’Amie Stager du 4 juillet 2023 dans The Real News Network (« ‘We are drowning’ : Nurses say Illinois hospital plagued with unsafe staffing »)
Source: https://www.labournet.de/?p=200311