Des centaines d’employés de deux entrepôts Smart & Final se sont mis en grève la semaine dernière, accusés par la société mère de la chaîne de magasins d’avoir exercé des représailles contre eux pour s’être syndiqués et d’avoir prévu des licenciements massifs.
Environ 600 travailleurs des installations de la ville de Commerce et de Riverside ont débrayé jeudi.
Cet arrêt de travail intervient après une année de tensions croissantes entre les travailleurs et Grupo Chedraui, la société mexicaine propriétaire de Smart & Final.
Lors d’une réunion avec les employés en mai de l’année dernière, un cadre de Smart & Final a annoncé que l’entreprise prévoyait de fermer cinq centres de distribution en Californie du Sud. Selon plusieurs travailleurs qui ont assisté à la réunion, le cadre a dit aux employés des entrepôts qu’ils seraient licenciés et qu’ils devraient postuler à nouveau pour un emploi moins bien rémunéré lorsqu’un nouveau centre de 1,4 million de mètres carrés ouvrirait ses portes à Rancho Cucamonga.
L’annonce a été faite peu de temps après que les travailleurs du site de City of Commerce eurent voté en faveur de la syndicalisation et quelques jours avant l’organisation d’une élection syndicale au centre de distribution de Riverside, ce qui a conduit les employés et les responsables syndicaux à affirmer que cette mesure constituait une mesure de représailles à la suite de la campagne de syndicalisation.
De nombreux magasiniers de Smart & Final travaillent dans l’entreprise depuis plus de 20 ou 30 ans et gagnent environ 32 dollars de l’heure, ont déclaré les organisateurs syndicaux et les travailleurs lors d’entretiens. Lors des salons de l’emploi destinés aux candidats à l’embauche dans le nouveau centre de distribution, M. Chedraui annonce un salaire de 20 dollars de l’heure, affirment les organisateurs et les travailleurs.
En avril, le député Chris Holden (D-Pasadena) a écrit à M. Chedraui pour l’avertir que le projet de l’entreprise de forcer les travailleurs de l’entrepôt à postuler à nouveau pour un emploi semblait violer une loi dont il était l’auteur l’année dernière. La mesure, Assembly Bill 647, vise à protéger les emplois des employés des épiceries, y compris les magasiniers, en cas de fusions ou de réorganisations d’entreprises.
Daniel Yu, chef adjoint du bureau du commissaire au travail de Californie, a envoyé en mai une lettre à M. Chedraui, l’exhortant à suspendre ses projets de délocalisation et à retarder les embauches afin que son bureau puisse recueillir des preuves pour déterminer si les actions de l’entreprise sont contraires au droit du travail.
La décision de faire grève ce mois-ci a été prise après qu’a eu notamment lieu une grève de trois semaines l’année dernière.