Les travailleurs des deux principales compagnies ferroviaires du Canada votent massivement en faveur de la grève

Le 1er mai, quelque 9 300 cheminots canadiens de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC), qui possèdent la grande majorité des réseaux ferroviaires du Canada, ont voté à une écrasante majorité en faveur d’une grève dès le 22 mai. Cette grève potentielle est sans précédent en ce sens qu’elle impliquerait des effectifs puissants dans les deux grandes compagnies ferroviaires.

Les cheminots ont voté à 98 % pour autoriser la grève des contrats couvrant les mécaniciens de locomotive, les chefs de train et les agents de triage du CN et du CPKC, qui ont expiré le 31 décembre 2023, ainsi qu’une troisième convention couvrant les contrôleurs de la circulation ferroviaire du CPKC.

Les travailleurs du rail réclament des droits de repos essentiels à la sécurité, une conciliation travail-vie personnelle ainsi que des augmentations salariales significatives. Selon la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), aucun progrès n’a été réalisé en six mois de négociations et les compagnies ferroviaires tentent de supprimer les dispositions relatives au repos. Sans surprise, le CPKC a publié une déclaration mensongère dans laquelle il nie que les concessions sur les dispositions relatives au repos compromettent la sécurité ferroviaire.

La préoccupation de la CFTC pour la sécurité des travailleurs est totalement bidon. Depuis des décennies, le syndicat travaille main dans la main avec les barons du rail sans foi ni loi et leurs complices gouvernementaux pour imposer des conditions d’exploitation et de travail toujours plus dangereuses dans les chemins de fer afin d’augmenter leurs profits.

Le 1er mars, le syndicat et les employeurs ont à nouveau accepté la nomination de conciliateurs fédéraux, le mécanisme privilégié de règlement des conflits de travail utilisé à d’innombrables reprises par le passé pour imposer la politique criminelle des chemins de fer, qui privilégie les profits sur la vie et provoque des accidents évitables et potentiellement catastrophiques. C’est le cas notamment de l’incendie de plusieurs wagons à London, en Ontario, fin avril, qui a mis en danger la vie des cheminots, des habitants et des pompiers.

Le gouvernement fédéral signale déjà aux exportateurs de céréales et d’autres produits de base, dont les expéditions pourraient être perturbées par une grève, qu’il est prêt à intervenir. Dans de récentes déclarations, le ministre fédéral des transports, Pablo Rodriguez, s’est dit préoccupé par l’impact d’une grève potentielle sur la chaîne d’approvisionnement et a exhorté les parties à « négocier de bonne foi » ; en d’autres termes, il a indiqué qu’il faisait confiance à la CFTC pour faire passer les diktats des employeurs avant que son gouvernement n’ait à intervenir.