Le personnel médical refuse une offre malgré les pressions de leur syndicat (Québec)

Lors d’un vote tenu la semaine dernière, les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) du Québec ont rejeté à 61% une offre de contrat pleine de concessions qui était recommandée par leur syndicat.

Au total, quelque 60.000 travailleuses et travailleurs ont voté (avec un taux de participation de 77%) contre l’offre, défiant non seulement une campagne gouvernementale et médiatique hostile, mais aussi les pressions de leur propre syndicat. Le résultat est à la fois un signe de la détermination des infirmières à défendre leurs conditions et une gifle au visage des chefs syndicaux. La direction de la FIQ espérait que 15 mois de négociations, ponctués de grèves partielles futiles, auraient suffisamment démobilisé les membres pour leur faire accepter de nouveaux reculs. […]

À part une offre salariale de 17,4% sur 5 ans qui se trouvait en deçà des prévisions d’inflation, l’entente prévoyait des mesures comme l’élimination de certaines primes pour forcer indirectement les infirmières à prendre des postes à temps plein. Ajoutons à cela l’absence de toute mesure sérieuse pour éliminer le recours systématique au temps supplémentaire obligatoire (TSO) qui ruine la vie personnelle de nombreuses infirmières.

Comble de la trahison, la FIQ s’est soumise à la demande patronale pour plus de «flexibilité» en ouvrant la voie à une mobilité accrue du personnel. L’entente prévoyait de fusionner les «centres d’activité» afin de pouvoir déplacer le personnel d’un établissement à l’autre et d’un poste à l’autre, contre leur gré, dans un rayon de 25 à 35 km. […]

Comme tous les gouvernements au Canada et dans le monde, le gouvernement Legault veut réduire les salaires réels, couper les dépenses sociales et privatiser les services publics afin de financer de généreuses baisses d’impôts pour la grande entreprise ainsi que les plans de guerre de l’impérialisme canadien et de l’OTAN.

C’est dans cette visée que la CAQ a fait adopter sous bâillon le projet de loi 15 qui crée une nouvelle agence unique, «Santé Québec», qui sera dirigée par une poignée d’individus issus du monde des affaires ayant pour mandat de privatiser davantage les soins de santé.

Pour aller de l’avant dans leur lutte pour la défense des emplois et du réseau public de santé, les infirmières et leurs collègues doivent tirer les leçons des luttes ouvrières des dernières années, et notamment celle des 500.000 travailleurs du secteur public qui a été trahie par le Front commun et la FAE (Fédération autonome de l’enseignement) il y a seulement quelques mois.

Les infirmières et les travailleurs du secteur public ne peuvent pas faire le moindre gain en faisant pression sur les syndicats et le gouvernement. Ils doivent se tourner vers le reste de la classe ouvrière et mobiliser son immense pouvoir potentiel dans une contre-offensive à tout le programme d’austérité de la classe dirigeante. […]

Extraits de l’article du WSWS.