Communiqué de soutien du CADTM International à la grève du 24/01 en Argentine

En tant que CADTM INTERNATIONAL et CADTM – AYNA (Abya Yala Nuestra America) , nous exprimons notre solidarité internationaliste avec la lutte du mouvement populaire argentin : organisations syndicales, sociales, environnementales, de droits de l’homme, culturelles, partis politiques et tous ceux qui sont durement touchés par l’imposition (quelques jours après l’entrée en fonction du gouvernement) du Méga-Décret de Nécessité et d’Urgence (DNU), paradoxalement appelé : « Bases pour la reconstruction de l’économie argentine ». Et le projet de loi « Bases et points de départ pour la liberté des Argentins », plus connu sous le nom de Loi Omnibus.

L’exécutif présente ainsi au Congrès national deux propositions de 1649 articles visant à une réforme profonde et structurelle de l’État argentin dans toutes ses dimensions, tant institutionnelles qu’organisationnelles et politiques. Nous affirmons également qu’il s’agit d’une attaque « anticonstitutionnelle » du gouvernement Milei, qui vise à porter le plus grand coup aux droits de la classe ouvrière depuis la dictature civilo-militaire d’il y a un demi-siècle.

Ces initiatives gouvernementales proposent des politiques qui, en Argentine et dans le monde entier, ont toujours conduit à une aggravation des inégalités, du chômage, de la déresponsabilisation populaire et de la destruction économique et écologique, laissant le peuple, la classe ouvrière, avec davantage d’exploitation, de faim, de dette, de déprédation de la nature et de répression.

Nous soutenons la position de l’Autoconvocatoria pour la Suspension du Paiement et l’Audit de la Dette en ce qui concerne les mesures relatives à la dette publique et les accords avec le FMI. Nous soutenons également son appel à la nécessité d’activer la Commission bicamérale de suivi et de contrôle de la dette extérieure pour enquêter, par exemple, sur le lien entre la fuite des capitaux et l’endettement et pour mettre fin au secret défendu par les dernières administrations du Pouvoir exécutif et de la Banque centrale« .

L’Autoconvocatoria pour la Suspension du Paiement et l’Audit de la Dette, dont fait partie le CADTM, dénonce également le « projet de loi omnibus qui accorde à l’exécutif le pouvoir inacceptable d’émettre de la dette en monnaie étrangère et sous une législation et une juridiction étrangères, sans le contrôle préalable du Congrès ». Continuer à s’endetter pour payer les escroqueries antérieures, sans capacité démontrée de payer autrement que par des méga-ajustements ou la cession d’actifs qui affectent la souveraineté, la vie et l’existence même de la Nation, sera un nouveau « sacrifice » en vain pour le peuple argentin.

Nous accompagnons la grève générale et les mobilisations du mercredi 24 janvier prochain, depuis nos pays respectifs, parce que nous sommes conscients que le DNU et le projet de loi omnibus auront de graves implications pour la jouissance et la pleine validité des droits humains en Argentine, puisqu’ils modifient et abrogent un grand nombre de normes, dont beaucoup protègent les droits fondamentaux.

Depuis différents endroits de la planète, nous serons aux côtés du peuple argentin, élevant la voix et criant « La patrie n’est pas à vendre, elle est défendue ».

Communiqué publié ici.