Grève du rail à durée indéterminée en Allemagne

Les affiliés du syndicat ferroviaire allemand GDL se sont prononcés mardi à 97% en faveur d’un mouvement de grève à durée indéterminée, a indiqué son président Claus Weselsky. Les discussions avec la Deutsche Bahn au sujet d’une nouvelle convention collective de travail sont dans l’impasse. Un précédent mouvement avait déjà paralysé le rail ce mois-ci. Les nouvelles actions ne devraient pas intervenir avant le 8 janvier. « Mais ce qui arrivera après sera plus dur« , promet le syndicat. La grève de 24 heures début décembre avait notamment entraîné la suppression du train de nuit entre Bruxelles et Vienne. Le personnel réclame de meilleures conditions salariales et une charge hebdomadaire ramenée de 38 à 35 heures pour certains collaborateurs. Une demande jugée irréaliste par la société de chemins de fer.

Les salariés des aéroports, du rail, du fret maritime, des sociétés d’autoroutes, des transports locaux avaient appelé lundi 8 janvier à minuit à 24 heures d’arrêt de travail. Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes en Allemagne, où les grèves pour les salaires se multiplient depuis le début de l’année, des écoles aux hôpitaux, en passant par la Poste. Contrairement à des pays comme la France, un tel mouvement unitaire entre les syndicats EVG et Ver.di, représentant respectivement 230.000 salariés des sociétés ferroviaires et 2,5 millions d’employés des services, est extrêmement rare.

Une rarissime « Mega-Streik »

Cette « Mega-Streik » (méga-grève), comme l’ont déjà baptisée les médias allemands, touche un pays où les prix se sont envolés depuis plus d’un an, avec une inflation qui a atteint 8,7 % en février. Les syndicats demandent plus de 10 % de revalorisation salariale. En face, les employeurs (Etat, communes, entreprises publiques) proposent une augmentation de 5 % avec deux versements uniques de 1.000 et 1.500 euro.