Jeudi 14/12: appel RECONDUIT à la grève sur le site Jacquet 2000 à Clamecy (59)

Ce jeudi 14 décembre, à l’appel de la CGT, des salariés ont observé une grève de 24 h sur le site de Jacquet 2000 à Clamecy. Le mouvement de grève a été reconduit ce jeudi.

Jeudi 14 décembre, l’usine Jacquet 2000, qui fabrique des pains spéciaux, était à l’arrêt et les grévistes avaient installé un barnum sur le parking de l’entreprise. Dénonçant un management « très dur avec une pression constante », ils ont demandé « le départ » du directeur du site et celui de la directrice des ressources humaines.

Dans la plus grosse entreprise agroalimentaire de la région, le conflit couvait depuis des mois mais l’ambiance se serait détériorée avec l’arrivée cet été de Jérôme Werner (déjà à la tête du site voisin du Helder) à la tête de Jacquet 2000. La CGT dénonce une absence globale de dialogue, évoque des dysfonctionnements et des troubles sociaux.

Selon la CGT, le préavis de grève de 24 h, lancé dès 6 h, dans le cadre d’un ras-le-bol généralisé aurait été bien suivi, « à 95 % » (des chiffres contestés par Jacquet-Brossard, qui parle de 10 à 20 % de grévistes, lire ci-dessous), impliquant la fabrication mais aussi la partie logistique de Jacquet. « Plus rien ne sort de l’usine », a souligné Hervé Rivière.

 

 

Enquête sur les conditions de travail

Vers 13 h, ce dernier, délégué syndical CGT, secrétaire et trésorier du CSE a rendu compte aux grévistes de la réunion qui s’était tenue en fin de matinée avec la direction représentée par Jérôme Werner et le responsable de production, en présence de trois autres élus du CSE : Olivier Ravignot, Perrine Pellé, Annie Lipovac. « Une enquête est menée par une société extérieure sur les conditions de travail. Ils nous demandent d’attendre au moins jusqu’à janvier pour les conclusions de l’enquête », souligne d’emblée le syndicaliste.

« Non », a répondu unanimement la cinquantaine de salariés présents, remontés, car encore sous le coup du décès d’un ancien collègue, ancien cadre, licencié après avoir passé dix-neuf ans dans la société

« Les intérimaires doivent être mieux accueillis »

Les problématiques de panne sur les lignes par manque de personnel de maintenance ont donc été évoquées ainsi que les rémunérations, jugées globalement trop faibles, dans un contexte inflationniste. « On nous a promis une formation avec l’encadrement. Nous sommes d’accord. Ils ont également promis de travailler avec les sociétés d’intérim et sur les intérimaires pour qu’ils soient mieux accueillis. Pour l’instant, ils ne sont pas assez bien formés. Et il faut les recevoir au mieux pour qu’ils acceptent de rester chez nous. Cela figure au budget mais ce n’est pas encore acté. »

Par contre, le directeur aurait garanti à la délégation « qu’il n’y aurait pas de suppressions de postes à Clamecy tant qu’il resterait en fonction ».

Jeudi 14 décembre, la CGT a décidé de reconduire le mouvement sans aucune limite de date. Dans la journée, des grévistes ont assisté aux obsèques de l’ancien salarié de Jacquet, célébrées à la collégiale de Clamecy.

« C’est un mouvement limité » assure la direction du Groupe Jacquet-Brossard

Contacté ce jeudi, le Groupe Jacquet-Brossard a souligné être « très triste » du décès de son ancien salarié, âgé de 41 ans.

« C’est une situation terrible et nous comprenons que les salariés et sa famille soient très touchés. Mais nous n’avons pas eu connaissance d’un lien entre son décès et son licenciement pour faute grave ». La direction affirme que le mouvement de grève de ce jeudi n’a touché « en moyenne que 30 salariés sur 330, 10 à 20 % de salariés sur la journée à Jacquet 2000. C’est donc un mouvement limité ».

Le souhait d’investir

Jacquet-Brossard a rappelé son souhait d’investir massivement sur les sites du Helder et de Jacquet 2000 : « Plus de 2,9 M € l’an prochain. Nous avons la volonté de transformer ce site en travaillant étroitement avec les salariés et les managers pour développer la production. On constate une petite crispation du climat social. Dès l’annonce vendredi dernier du préavis de grève, le directeur industriel (de l’ensemble des usines du groupe) et le DRH national de Jacquet-Brossard se sont rendus lundi à Clamecy pour rencontrer les partenaires sociaux et les salariés. Nous sommes aux côtés du directeur de l’usine. »

Notre volonté est de rétablir le dialogue car c’est un site sur lequel nous croyons. Nous voulons trouver des solutions.

Le groupe met en avant sa politique salariale : « Le salaire fixe moyen des ouvriers de  J2000 est de 2.158 € brut par mois, treizième mois compris, avec en plus des primes sur les conditions de travail, d’habillage, de nuit. À ceci s’ajoutent 1.487 € brut pour un temps plein d’intéressement et de participation. Et cette année, dans le cadre de la Négociation annuelle obligatoire (NAO), chaque ouvrier a obtenu plus de 100 € brut pour un temps plein ».

Jacquet-Brossard a refusé de s’exprimer sur les éventuels départs du directeur et de sa DRH, réclamés par la CGT : « Le directeur du site a compris le message qui lui a été adressé par les partenaires sociaux. Il veut échanger avec les salariés pour sortir de cette situation. Nous poursuivons ce dialogue. »

 

Christophe Belhomme

Article publié le 15/12 sur le site CGT Unilever.