Les contrats de 11 000 travailleurs de la chaîne d’épicerie syndiqués par Unifor commencent à expirer

Les contrats de 11 000 travailleurs de la chaîne d’épicerie syndiqués par Unifor commencent à expirer

Plus d’une douzaine de contrats arriveront à échéance au cours des prochains mois parmi les travailleurs de l’épicerie syndiqués par Unifor et employés par les « trois grandes » chaînes d’épicerie du Canada. Les 11 000 employés syndiqués de Loblaw, Metro et Sobeys en Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve réclament des améliorations significatives en matière de salaires, d’avantages sociaux et de conditions de travail.

Le 26 juin, 3 400 travailleurs de 27 magasins Metro de la région du Grand Toronto donneront le coup d’envoi de la saison des négociations. La semaine dernière, un communiqué de presse d’Unifor annonçait que le syndicat chercherait à obtenir des « améliorations » à la suite d’accords contractuels antérieurs, notamment dans les magasins Dominion, filiale de Loblaw, à Terre-Neuve, et dans un entrepôt central de Metro à Toronto. Toutefois, l’examen de ces accords doit servir d’avertissement aux travailleurs d’Unifor : le syndicat prépare une nouvelle série d’accords favorables à l’entreprise.

À l’automne 2020, 1 400 travailleurs de Dominion Stores à Terre-Neuve ont fait grève pendant 12 semaines après avoir rejeté un accord de principe soutenu par Unifor. Le syndicat a délibérément isolé les grévistes, les épuisant jusqu’à ce qu’ils ne voient pas d’autre option que d’accepter un contrat pratiquement identique à celui qu’ils avaient précédemment rejeté.

Au début de la grève, 83 % de la main-d’œuvre de Dominion était composée d’employés à temps partiel faiblement rémunérés, ne bénéficiant d’aucun avantage social ou d’un avantage minime. Les trois quarts des travailleurs gagnaient moins de 14,00 dollars de l’heure, la majorité des employés à temps partiel travaillant au niveau ou juste au-dessus du salaire minimum provincial de 11,65 dollars, qui correspondait alors au seuil de pauvreté. Après la ratification, le syndicat a refusé de publier le décompte des voix, ce qui laisse penser que le soutien à l’accord a été insuffisant.

Après une grève de sept jours en avril 2022, le syndicat a présenté à 900 travailleurs d’entrepôts d’Unifor à Toronto un contrat pratiquement identique à celui qui venait d’être rejeté par les membres. L’augmentation salariale de 15,8 % sur quatre ans et demi est identique à celle de 14 % sur quatre ans initialement rejetée par les travailleurs.

Loblaw est le plus grand des trois empires canadiens de l’alimentation. En Ontario, même avec la récente augmentation du salaire minimum à 16,65 $, un caissier à temps plein de Loblaw à Toronto gagnera moins de 32 000 $ par an, le loyer moyen représentant 75 % de son revenu. Ces salaires de misère ont alimenté les profits de l’entreprise, qui ont explosé au cours de la dernière série d’accords contractuels. Pendant ce temps, le directeur de l’entreprise, Galen Weston, a reçu 11,8 millions de dollars en 2022.

 

Source: https://www.wsws.org/en/articles/2023/06/20/otcp-j20.html